Method Man & Redman « Blackout! 2 » @@@@


Avant d’écrire quoi que ce soit, j’aimerai d’abord annoncer le premier anniversaire de mon blog : et oui,  j’ai créé Sagittarius Hip Hop Reviews le 31 Mai 2008, avec comme première chronique 8 Diagrams du Wu-Tang Clan ! Et en transitant habilement par le Wu, je passe à Method Man & Redman qui viennent de sortir le second volet de Blackout! chez Def Jam.

C’est évident que le contexte de cette sortie n’est plus du tout la même qu’il y a dix ans. Réunion explosive entre les deux plus gros fumeurs d’herbe de la planète, Blackout! est sans aucun doute considéré comme un album rap culte, dont sont extraits la tuerie inoxydable « Da Rockwilder » et leur célèbre hymne « How High » dans sa version originale, avec son refrain que tous les fans connaissent par coeur. Un titre incontournable qui a inspiré le film du même nom sorti en 2002 avec un scénario complètement loufoque. En ce temps pas si lointain, le Funk Doc et Mr Mef étaient ultra-hype et leurs aventures en solo cartonnaient bien.
Les choses ont évolué très vite dans le rap game en une décennie mais le charisme et le tempérament des Blunt Brothers demeurent intacts, les chanceux qui les ont vu ensemble sur scène peuvent en témoigner autant que moi. Blackout! 2 n’était pas aussi attendu que son illustre prédécesseur, cependant dans le genre « Machintruc ricain 2, le retour », c’est une bonne séquelle. Rallumez votre poste sur la fréquence WKYA, We Kickin’ Your Ass Radio!
Don’t call it a come-back. Le morceau d’ouverture « BO2 » servi par Allah Mathematics inaugure une monstrueuse première moitié d’album, assez puissante pour donner le sentiment d’avoir écouté Blackout! encore la semaine dernière. Comme on dit, il n’y a pas de fumée sans feu, et il n’y a pas de feu sans poudre. Comme on peut le voir sur la pochette, le Funk Doc et le Ticalion sont parti retourner au charbon au sens propre du terme, prenant avec eux quelques bâtons de dynamites qui pourraient provoquer un coup de grisou en concert : « I’m a Dope Nigga » sur un instru écrasant signé Havoc (avec des basses graves bourdonnantes), « Dangerus Mcees » (produit par un Erick Sermon au top), la bombe « Errbody Scream » avec un Keith Murray déchaîné (sur un instru qui rappelle « Da Rockwilda » mais en plus terrible), Rockwilder que l’on retrouve sur « Hey Zulu« , la track la plus barge de BO!2. Method Man délivre un flow impeccable tandis que Redman a toujours autant la patate, certes moins que dans leurs jeunes jours mais quand même ! On a franchement hâte de tester ça sur scène, ça risque d’être une tuerie sanguinaire. Même le single « A-Yo » feat Saukrates au refrain passe bien, j’appréciais cette track laid-back avant même que j’apprenne que c’était Pete Rock qui avait fait le beat. Ce n’est pas du grand Pete Rock non plus mais ça passe nickel en voiture.
« City Lights » est une sorte d’hommage au rap sudiste, un son qui en jette usant d’un sample de voix de Pimp C au refrain pour qu’avec le couplet de Bun B, on ait l’impression que ce sont les UGK qui collaborent avec Method Man & Redman. Le rendu a de quoi impressionner. C’est après ce très bon son que l’album se désépaissit au profit de tracks plus soulfuls comme « Fathers Day » (produit par Ty Fyffe) et « Mrs International » avec Erick Sermon, notre jury élisant les plus beaux culs de l’année si possible sans le côté groupie de la chose. Buckwild est à l’origine de ce second single. Si cette 2e partie est moins consistante, elle contient deux-trois titres qui font mal : « Four Minutes To Lockdown » où Red & Mef partagent le micro avec la doublette Raekwon et Ghostface Killah sur une prod sans temps mort de Bink! et le nouvel hymne à la fumette « Dis Iz 4 All My Smokers« , dont l’aspect scénique et les violons utilisés par DJ Scratch en font un morceau d’anthologie. Le reste s’éparpille un peu jusqu’à la fin de l’album, clôt par le hasardeux « A Lil Bit » feat Melanie Rutherford. Quelques tracks sortent du lot, comme « I Know Sumptn » par exemple. Je suis un peu agacé par l’usage d’autotune, mais c’est suffisamment discret pour ne pas gêner l’écoute. C’est simplement le fait que Redman l’utilise qui m’ennuie. Mais comme on dit, il faut vivre avec son temps.
Le petit reproche que je pourrai faire à Blackout!, c’est que les productions penchaient légèrement en faveur de l’univers discographique de Redman. Dans BO!2, cette tendance s’est neutralisée malgré l’absence de RZA : ça ne sonne pas un peu comme un album de Method Man, ni un peu comme un album de Redman, ni même un peu comme une communion Wu-Tang/Def Squad, mais plus dans le sens de leur propre identité sonore développée ensemble. En d’autres termes, c’est une suite version 2009 sur base des titres phares et des fondements de leur premier LP en commun, une suite où le niveau des MCs y est tout aussi bon que sur 4:21 The Day After et Red Gone Wild.
C’est de la bonne, le meilleur album Eastcoast de ce semestre de ce que j’ai pu écouter pour l’instant. On fume un gros pétard pas mouillé, quoiqu’un peu moins trippant que Blackout! premier du nom. Néanmoins, on s’en tire une grosse latte de ce Blackout! 2, au point d’avoir envie de lancer à son voisin un « light that shit, smoke that shit, pass that shit ». Passez le message, par des signaux de fumée si possible huhu.
Sachez en tout que si un second tome de How High n’est pas d’actualité, Method Man a confirmé qu’un 3e Blackout! verrait certainement le jour.

10 commentaires Ajouter un commentaire

  1. RemY dit :

    Juska « City Lights » les sons sont des tueries mais après ce son je trouve ke les sons sont pa vraiment bon a part « a lil bit » ki est une bombe!
    Mes morceux préférés sont : i’m dope nigga, a-yo, dangerous mcees, city lights et a lil bit
    Ma note : 13/20

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  2. Mastazob dit :

    #1 – 4/5 (énorme flow de Method Man)
    #2 – 4/5
    #3 – 5/5 (classique)
    #4 – 4,5/5
    #5 – 4/5
    #6 – 4,5/5 (très accrocheur)
    #7 – 4/5
    #8 – 4/5
    #9 – 5/5 (skit, drôle)
    #10 – 5/5
    #11 – 5/5 (énorme beat)
    #12 – 4,5/5
    #13 – 4,5/5 (skit, bonne intro)
    #14 – 4/5
    #15 – 4/5
    #16 – 3,5/5
    #17 – 4,5/5

    Total = 4,35/5
    Très bon.

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  3. escobar56 dit :

    Après l’excellent premier volet, ce second me faisait languir d’avance. Cependant, comme les suites sont généralement toutes un peu foirées, je ne me faisais pas trop d’illusions. Mais j’ai été très agréablement surpris de voir que finalement, Meth et Red sont encore capable de sortir de très gros trucs ensemble.
    Musicalement, c’est à mi chemin entre la disco de Meth et celle de Red, le partage est équitable. Mciingement, c’est du solide, surtout chez Redman. A noter l’incroyable couplet de Keith Murray sur « Everybody Scream ». Ça fait plaisir !

    Non, non, vraiment un bon album que ce Blackout 2. Maintenant, il ne reste plus qu’à aller voir ça sur scène, l’arène de ces deux fauves.

    P.S. : Très bon anniversaire Sagit’ ;)

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  4. plb dit :

    Hapy birthday to you Sagi ;)

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  5. abdool dit :

    D’accord avec ta chro, bonne galette avec une première partie de feu ! J’espère les voir sur scène prochainement !!

    PS : Joyeux anniversaire lol !

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  6. Milanico dit :

    Gros Gros skeud, j’en atendait beaucoup, je suis pas deçu. Alors c’est pas mieux que le 1, mais ça tient quand même la comparaison sans trop rougir.

    Je suis d’accord sur le coté « scenique » de l’album ça donne vraiment envie de le voir en live.

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    1. Sagittarius dit :

      bah disons qu’il tient la comparaison facilement même si l’on ne repart pas dans le délire du premier. le contexte actuel n’est plus du tout le même et s’ils ont juste voulu faire un disque avec du jus, c’est réussi.

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